lundi, mars 26, 2007

Tirupathi et Tirumala (Andra pradesh)

Tirupathi et Tirumala sont deux villes célèbres de l'Andra Pradesh, qui évoquent aux indiens les concepts de temple, pélerinage et cheveux...
C'est samedi, à 4h de l'après midi que nous nous lançons dans l'aventure spectaculaire qu'est la visite de Tirumala. A la gare de Moffusil, on trouve rapidement un bus qui nous y emmène en 4h et demi. On a de la chance, on trouve assez facilement une chambre pour cinq (Aviral, Yann, Reto, Ben et moi) à Tirupathi le soir.

Notre chambre à Tirupati

Le lendemain, réveil à.. 3h45! La nuit n'a pas été de tout repos à cause des fréquentes coupures de courant. Oui, la chambre était au dernier étage et les murs ont dégagé de la chaleur toute la nuit! Pour ceux qui ne voient pas le lien et n'ont apparement jamais été en Inde, ici, coupure de courant est synonime d'insomnie car pas de courant, pas de ventilateur... je vous laisse imaginer la suite, surtout quand on partage sa chambre avec 4 gars!
Toujours est il que nous nous réveillons aux aurores pour aller faire la queue dans le but d'obtenir des tiquets d'entrée au temple de Tirumala. Oui, vous lisez bien, il y a la queue à 4 heure du matin. Après une heure, on a enfin nos places spéciales pour rentrer au temple. Il y a trois catégories: gratuite, spéciale et VIP (par ordre décroissant de temps d'attente). Il est temps de prendre le bus pour le bas de la colline ou se trouve Tirumala, car pour atteindre le temple et purifier son karma, il faut entre autre gravir les 3550 marches et les 15 kilometres du chemin qui grimpe jusqu'au temple. Certains pèlerins prennent le bus pour arriver en haut mais nous ne sommes pas des fillettes et nous décidons d'aller a pieds.

Une petite file d'attente de bon matin!

C'est ainsi qu'à 7h du matin nous entamons l'ascension de la montagne.

La première partie du trajet nous amène de là jusqu'au gopuram qu'on peut apercevoir entre les falaises.

Il y a tout d'abord une partie assez pentue pendant laquelle on se retrouve régulièrement face à des murs d'escaliers. Au bout d'une heure, on a gravit les 1500 premières marches et c'est pas moi qui reste derrière (ok ok les gars ont des tongs et c'est moi qui m'arrete toutes les 500 marches mais bon). Heureusement que les escaliers sont couverts car il fait déja assez chaud.

Il y a des marchands tout le long du trajet pour permettre au voyageur de se restaurer et boire.

Un pélerin allume une petite bougie de camphre sur chaque marche.


Des statues et petits temples parsèment le chemin

La vue après la première montée

Reto et Aviral en pause

Vient ensuite une partie plus calme et plate sur laquelle nous circulons tranquilement pendant environ une heure et demi. Enfin, la dernière partie du trajet grimpe de facon assez abrupte et on est heureux d'arriver en haut, trempés, trois heures plus tard.

Il est 10h du matin lorsque nous arrivons a Tirumala.

Le nombre de marches est compté

Tirumala est une "ville" uniquement composée de l'enceinte du temple de Sri Ventakeswara. Ce lieu serait le plus important lieu de pélerinage du monde, dépassant Lourdes, le Vatican, St Jacques de Compostelle, La Mecque et Varanasi par le nombre de fidèles qui s'y présentent chaque jour. Il n'y a jamais moins de 5000 pélerins sur place, jour et nuit, et il arrive souvent que ce chiffre monte jusqu'à 100 000... En comptant en plus les quelques 18 000 employés du temple ça commence à faire un bon petit nombre. Le complexe est assez grand. En plus du temple en lui même, il comprend des jardins, des bazars où l'on rencontre des coiffeurs à la pelle, des dortoires pour pélerins etc... C'est donc dans cette folie que nous nous sommes lancés!

Il est de bon augure de se faire raser la tête à Tirumala. Ca porte bonheur et on améliore son karma en se débarassant de sa vanité. Les coiffeurs revendent ensuite les cheveux pour faire des pérruques en Europe.

Après un petit déjeuner rapide constitué de parotas, idlys et utapams, on se décide à rentrer dans le temple. Mais voila, nos tiquets stipulent qu'on ne peut y rentrer qu'a partir de 3h de l'après midi... ce qui ne nous arrange pas pour plusieurs raisons:
  1. Il est 10h du matin
  2. Si on commence la queue à 3h, en comptant 4h pour ressortir du templs (ce qui est très short) plus une heure et demi pour arriver jusqu'au bus pour rentrer... ça fait beaucoup trop tard.
On décide donc d'aller se battre pour pouvoir rentrer plus tot. Là, deux solutions s'offrent a nous:
  1. Essayer de rentrer dans la queue spéciale tout de suite
  2. Essayer d'obtenir un billet VIP!
Nous optons pour la deuxieme solution étant en théorie la plus courte et la moins pénible. Et c'est là qu'on commence à se croire dans la maison des fous des 12 travaux d'Astérix. Après avoir déposé nos chaussures et nos appareils éléctroniques au vestiaire (plus de photos désormais car plus d'apareil photo), on rentre dans le pavillon "Q" salle 17 pour demander l'autorisation d'entrer en tant que VIP. Apres moulte parlementé (merci Aviral) le garde accepte et nous donne un papier qu'il faut amener au guichet 115 pour obtenir le papier autorisant l'achat d'un billet VIP. Reto est un peu déçu de s'en sortir si facilement et de ne pas avoir a corrompre le garde mais bon.
Le guichet 115 est une sorte de cage en demi cylindre à l'interieur de laquelle se tient un homme qui donne les autorisations. Evidement il n'y a pas de queue mais des dizaines d'hommes se pressent contre la grille en tendant des papier et écrasant les autres pour passer devant. Au bout d'un petit quart d'heure on obtient enfin le papier voulu, sans trop de bleus et on peu ainsi faire la queue pour le billet VIP. Cette queue est courte et sans histoire et c'est même pas drole à raconter, je passe donc directement au moment où on a enfin les billet VIP et où on rentre dans cette queue la!
Je tiens à rappeler à mes lecteurs que la queue VIP est la plus courte et celle où les gens sont les plus "civilisés". Au début pas de problèmes. Il nous faut en premier lieu signer un papier qui dit quelquechose dans le genre

Je soussigné Fanny Thévenoux, de religion chrétienne, sollicite le droit à un darshan, ayant trouvé dans le Lord Venkateswaram, un dieu en lequel je crois

Et c'est la que ça se gâte. Tout le monde se pousse évidemment, avec les enfants, les bébés, les vieux. On se croirait presque dans un concert de Heavy Metal sans la musique. Et c'est parti pour une queue de trois heure comme ça. Mais il y a de l'animation, à chaque fois qu'on rencontre une des autres files d'attente puisque c'est reparti pour le pogo.
Enfin, on arrive a l'entrée du temple, il est 2h30. On rentre en groupes sérrés d'environ 200 personnes a l'interieur. Et c'est là qu'on voit le dieu. A sa vue, les gens autours de nous crient son prénom et se mettent a prier, mais il faut avancer vite et pour bien s'en assurer, des gardes sont la pour pousser ceux qui s'attarderaient plus d'une seconde. Mais quand c'est à notre tour, ils nous rappellent pour qu'on puisse bien regarder le dieu. Car il n'y a pas beaucoup d'européens à Tirumala, on en a rencontré un je crois. Nous avons donc droit à un super darshan (admiration du dieu) de presque 1min. Aviral qui est avec nous est aux anges!
En ressortant du coeur du temple,on passe devant les salles où l'argent est compté et triés. On peut voir à travers les vitres les piles de billets de 100 et 500 roupies. Il y a même des billets en dollars ou en euros! On se croirait dans le coffre fort de Picsou!
Après être passé par un stand où on recoit des morceaus de sucre cristallisé, il est temps de ressortir du temple. Et là, c'est le drame, on est poussés et tiraillés dans tous les sens si bien que mes pieds ne touchent plus le sol par moment! Le sol est glissant car recouvert d'une pélicule de laddoo mélangé a de l'eau (explication de laddu plus tard), il y a des marches, bref le parcours du combatant, surtout quand on essaie de ne pas etouffer les petits enfants qui essaie de se faufiler dans la foule. Et juste quand on pense que c'est la fin, on sort...
Après avoir pris le temps de respirer un coup à l'ombre, on décide de se séparer en deux groupes ("il faut penser efficacité et espace réduit" Larcenet): ceux qui vont chercher les laddus et ceux qui vont aux vestiaire. On a droit à deux laddus par ticket d'entrée. Les laddus sont des friandises indiennes qui selon moi sont des boules de lentilles avec des épices et du sucre et des fruits secs. Tirumala est connu pour ses laddus qui sont trois fois plus gros que la moyenne nationale. Personnellement je préfère les petits, tous les ingrédients étant hachés plus finement, on a moins le risque de tomber sur un clou de girofle entier ou une gousse de cardamone pleine.
Je me retrouve dans le groupe de ceux qui vont au vestiaire dans le but de ne pas me faire écraser en prenant des laddus. Evidemment les vestiaires sont de l'autre coté du complexe et il faut faire tout le tour pieds nus, sur le sol inégal chauffé par le soleil. En arrivant au vestiaire, j'en était à souhaiter qu'on me coupe les pieds qui me faisaient mal. Aviral m'a très justement fait remarquer que ce temple était connu pour exhaucer les souhaits des pélerins, je me suis donc ravisée.
Contrairement à toute attente, on a retrouvé Reto et Yann avec les laddus, indemnes et sans trop de recherche.

Les laddus, ok la ça donne pas envie... mais regardez le post sut Mysore, on en a mangé la bas!

Fatigués et un peu préssés de rentrer, on prend le bus pour redescendre jusqu'à l'hotel. Là hop hop en deux temps trois mouvements et demi on repart pour la gare des bus.
Ben et moi, toujours vaillants apres une journée fatiguante!

Yann, moins vaillant.

Mais ce n'est pas fini! Arrivés à la gare, il est 6h et il faut prendre les billets. Et devinez quoi... il y a une queue d'une centaine de personne pour obtenir les tiquets. On se range bien sagement (mais en ralant) jusqu'a ce qu'on remarque une file secondaire apparement plus courte. C'est une file d'attente pour femmes. Bonne idée, me voila de retour dans le pogo. Apparemment, ces femmes (coachés par leurs maris qui restent à coté) n'ont pas compris que ça ne sert à rien de pousser puisque ce n'est pas en écrasant les personnes contre le mur qu'elles vont disparaitre. Après avoir dégagé plusieurs femmes qui voulaient me passer devant (aidée des coachs/maris qui ne veulent pas que leurs femmes perdent une place, et c'est pas de la femmelette frèle, c'est de la bonne grosse indienne avec le ventre qui dépasse du sari), il ne restent plus que deux femmes devant moi quand tout à coup, plus rien n'avance. Mais que se passe-t-il? lance-je en anglais. La femme anglophone la plus proche de moi m'informe que le guichetier prend sa pause. Normal quoi. Il n'y a qu'un seul guichet pour 150 personnes et il prend sa pause! Quelques minutes plus tard il reprend son travail, je réuissis enfin à obtenir les billets et à sortir indemne de cette foire d'empoigne (c'est pire que le salon du boeuf a Lutèce qui est pourtant une grosse manifestation!)
Le bus part à 19h10 ce qui nous fait nous retrouver sur l'IIT à 23h30. Après un rapide diner, on part tous gentiment se coucher. En fin de compte l'ascension de la colline qui me faisait si peur était vraiment la partie la plus facile de la journée!
Fin de la journée la plus crevante de ma vie...

2 commentaires:

Lou a dit…

c'est bien apres

Anonyme a dit…

ou lalala!!
juste de le lire ca m'a fatigué!!!
bon, je me plains plus de la queue du resto!!
juste une petite question, t'es bien avec ton karma n'est pas?? tu t'es pas rasé la tete??!!